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Les Trois Glorieuses - Juillet 1830 - DIORAMA véritable - Historex 1/32e - Scratch

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Message par track-teur Dim 20 Mar 2016 - 19:32

Salut à tous,

On a l'habitude d'associer les Trois Glorieuses - qui résument la Révolution de 1830 - au célèbre tableau d'Eugène Delacroix "La Liberté guidant le peuple" et à attribuer au peintre un brevet d'ardent républicain. C'est probablement aller un peu vite en besogne en croyant définir ainsi les convictions réelles d'un artiste  qui, s'il a été incontestablement le premier fondateur de l'Ecole  Romantique Française en peinture, a surtout été un opportuniste guidé par des nécessités matérielles souvent pressantes. Une grande partie de sa vie fut celle d'un besogneux, toujours en quête d'argent et de recommandations, avide de reconnaissance et perpétuellement à la recherche d'un protecteur aussi influent que possible.

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Eugène Delacroix - Musée du Louvre - Paris.
"La Liberté guidant le peuple" est le titre de ce tableau ô combien célèbre, un des plus connus de la peinture française et symbolique de l'Ecole Romantique. La République lui rendra l'hommage de la consécration suprême en faisant de cette image l'illustration d'une coupure de sa monnaie papier.

Qu'a donc été la Révolution de 1830 dans ce quasi demi-siècle de monarchie qui s'écoula de 1804 à 1848 ? Tout simplement une infime parenthèse de quelques jours... Et pourtant, ce mouvement qui aboutit à un changement de dynastie a, malgré sa brièveté chronologique, mérité le titre de "Révolution". C'est, à mon sens, essentiellement en raison de sa nature populaire et de sa base parisienne. Pour qu'un tel événement de quelques jours prenne autant d'importance par ses conséquences, il a fallu que l'intensité en soit grande et qu'elle prenne l'aspect d'une lame de fond. On va essayer de la comprendre.

Les Trois Glorieuses - Juillet 1830 - DIORAMA véritable - Historex 1/32e - Scratch  40-dio10
(Photo Armand FRASCURATTI)

Le nom de diorama vient du grec par l'Angleterre. (Dio = à travers, oramein = voir).
Le diorama "véritable", spécialité autrefois reine des concours, aujourd'hui disparue car prenant trop de place et demandant trop de travail, je le suppose, mais, en tout état de cause, inconnue des juges actuels, est une caisse fermée, vitrée sur une face, éclairée intérieurement et garnie d'éléments en perspective et de figurines. Ce sont les figurines qui déterminent l'échelle et les proportions; c'est l'objet de la seconde partie de cet article. Photo prise en atelier.

Il va de soi que le diorama qui vous est présenté ici n'est que l'illustration - imaginaire - d'une petite rue de Paris barrée pendant ces journées décisives. C'est un minuscule morceau d'Histoire, une scène essentiellement symbolique. Comme à mon habitude, l'idée de construire un diorama ne m'est venue que bien tard, et, naturellement, ma procédure a été à l'encontre des "règles" du genre qui veulent qu'on commence par créer un cadre - la caisse - puis seulement après les éléments constitutifs intérieurs, en perspective, avec la distribution des figurines qui les animent. En fait, tout est parti de la maison qui fait l'angle de deux rues, que j'avais construite sans idée précise, simplement "pour voir" et qu'il m'a fallu, ensuite, mettre en scène en imaginant un décor périphérique, encadré par les deux façades verticales de premier plan. Presque aussitôt, l'idée de la barricade m'est venue, sous l'impulsion de la découverte d'une gravure de 1848.

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(Photos Armand FRASCURATTI)

Du coup, nous avions là une disposition "en hauteur" qu'on a rarement rencontrée et qui donne, avec l'étroitesse de la barricade, une idée du resserrement des rues du vieux Paris d'avant le baron Haussmann. On en reparlera. Pour ceux que le détail intéresse, les dimensions extérieures sont: largeur: 0,43m, profondeur: 0,60m, hauteur 0,73m. Pour l'éclairage intérieur, je n'ai aucun mérite: j'ai trouvé en grande surface un montage tout prêt de trois bandes de LED faciles à adapter, qu'il a suffi de placer aux bons endroits, la prise de courant d'alimentation faisant aussi office de transformateur de courant 220V. Nous reviendrons plus loin sur la réalisation de ce diorama qui est pour moi le second, après celui, en co-production avec mon ami Jean-Claude COLRAT et son père, consacré à l'exécution du Duc d'Enghien dans les fossés du château de Vincennes.
Dernier détail: avec le scratch de la maison, les figurines, j'estime à environ 700 heures le temps passé.

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(Photo Armand FRASCURATTI)

Un peu d'Histoire. Si mon parti pris va à la République, ma sympathie va à celui qui l'appelait et l'a payée de son sang, je veux parler du petit peuple des émeutiers, celui qui, comme toujours, constitue les gros bataillons et encaisse les plus gros coups.
Le peuple, précisément, avait supporté au sens sportif du terme la Révolution , la Grande, enduré les privations de tous ordres des jours terribles, répondu à la levée en masse de l'An I, mais s'était enivré de la fierté de voir sa République renverser le trône et tenir tête victorieusement à l'Europe entière et aux ennemis de l'intérieur non moins acharnés à la perte de la Patrie; subi sans enthousiasme le Directoire sans même rêver d'Orient avec le mirage égyptien; repris espoir avec le Consulat; accepté la conscription et l'Empire et exulté à l'énumération des victoires de ses armées et à la gloire dont se parait le nom de France. La Première Restauration l'avait ramené 27 ans en arrière, à une époque qu'il croyait à jamais révolue. Le bref espoir des Cent Jours s'était terminé comme vous savez et il avait accueilli en son sein la cohorte morne des demi-soldes, des vétérans perclus, des malades inguérissables, des mutilés pour la vie. Souffrant de devoir baisser la tête devant le drapeau blanc à fleurs de lys, de devoir se découvrir devant les gandins poudrés et arrogants revenus de l'émigration, il préférait écouter dans l'ombre des arrières cours les récits de ceux qui avaient écrit l'Histoire avec leur sang, leur sueur et leurs jambes, de Hambourg à la Calabre et de Lisbonne à Moscou. La Seconde Restauration l'avait assommé de misère, d'humiliation et de mépris. Il rongeait son frein en silence, attendant impatiemment l'occasion de relever la tête. Il en avait assez des Bourbons,  assez de la morgue insultante des puissants, assez des jésuites, assez du milliard des émigrés, assez du drapeau blanc, assez des libertés supprimées, assez de la censure, assez... Non, vraiment, la France d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau, de Friedland, de Wagram n'en pouvait plus de ce régime étriqué, ultra réactionnaire, à l'oppression caricaturale, à l'ambition stupidement réduite au rétablissement et au maintien arcbouté des privilèges d'antan, de cette camarilla pommadée des salons de l'émigration qui n'avait décidément rien compris.
On comprend qu'arrivé à ce point, il ne fallait plus grand chose pour mettre le feu aux poudres.

D'élections en élections, la vague libérale se gonflait, la presse, pourtant censurée, bravait les interdictions. C'est alors que le Roi accumula tellement de maladresses qu'elles tournèrent en provocations. Obstiné et aveuglé dans une réaction ultra qui lui faisait perdre tout sens politique, il renvoya d'un trait de plume le ministère mi-chèvre mi-chou de 1827 et nomma un cabinet tout à sa dévotion dirigé par un ultra idéologiquement sûr, le Prince Jules de Polignac. Le seul nom de Polignac, archi haï, évoquait les scandales de cette famille de favoris de Marie-Antoinette qui avait pillé le Trésor royal avant de s'enfuir piteusement dès le 15 juillet 1789 et c'est peu dire. Le Roi nomma aussi le comte de La Bourdonnaye, un imprécateur  pathologique qui avait fait légaliser La Terreur Blanche et dont la préoccupation politique se bornait à  faire appliquer la peine de mort à tous les dignitaires de l'Empire: ministres, chef d'administration, préfets, sénateurs, hauts magistrats, recteurs et, dans l'Armée, les maréchaux d'Empire, les généraux et les colonels! Un dément, je vous dis... Cerise sur la gâteau des figures repoussantes de ce cabinet, le général de Bourmont nommé au ministère de la guerre. Le traître de Waterloo, pas moins ! Un nom à donner la nausée à beaucoup, pas forcément partisans de l'Empire, mais qui avaient gardé un sens de l'honneur et la mémoire de 1815.
Quel tableau !

On imagine le tollé, l'indignation, les clameurs outrées de l'opposition. Malgré la muselière de la censure, la Presse s'enflamma. L'outrance de ces nominations fit passer pour pires qu'elles n'étaient les dispositions de la Charte, quand même un  peu plus intelligemment concédée par Louis XVIII, que le souverain parlait d'abolir. De nouveaux journaux d'opposition parurent, réclamant une monarchie constitutionnelle de type britannique. Les autres titres évoluaient dans un sens nettement plus libéral. 
Chaque jour, roi et gouvernement étaient attaqués par des articles virulents. Comble de malchance, l'année 1830 commença mal:
l'hiver fut particulièrement rigoureux, les autres saisons plutôt pluvieuses. Conséquence de trois années de mauvaises récoltes,  
les prix des denrées attinrent des sommets encore jamais vus, le pain se renchérit de semaine en semaine...

(à suivre)

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Message par soixante17 Dim 20 Mar 2016 - 19:45

Vas-y Père Track-teur, raconte nous une histoire  number-one-respect number-one-respect number-one-respect number-one-respect

https://www.youtube.com/watch?v=EqsInUm57lI

J'adore .....  Bravo Bravo Bravo Bravo

Juste une question : la kübel, tu la mets où  Les Trois Glorieuses - Juillet 1830 - DIORAMA véritable - Historex 1/32e - Scratch  265475 Les Trois Glorieuses - Juillet 1830 - DIORAMA véritable - Historex 1/32e - Scratch  265475 Les Trois Glorieuses - Juillet 1830 - DIORAMA véritable - Historex 1/32e - Scratch  265475
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Message par step D Dim 20 Mar 2016 - 19:52

Ouf du lourd encore mais quel plaisir e lire tes lignes et quelle leçon d'histoire number-one-respect
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Message par Lostiznaos Dim 20 Mar 2016 - 22:24

Très intéressante l'idée de faire un véritable diorama, c'est assez rarement vu! Bravo Bravo
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Message par marcelscott Lun 21 Mar 2016 - 7:37

il y a trois ans, au Maroc, j'ai lu "Les mystères du peuple" , là je viens d'en reprendre quelques effluves Very Happy .
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Message par kurgan Lun 21 Mar 2016 - 12:15

génial comme projet!!!
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Message par gedeon Lun 21 Mar 2016 - 13:33

Du grand en perspective ! Sujet à suivre avec intérêt. Salut
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Message par ahmar30 Lun 21 Mar 2016 - 13:44

Un excellent début de réalisation!... bravo!...Bonne continuation!...
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Message par denis 94 Lun 21 Mar 2016 - 17:19

beau et grand projet a suivre avec intérêt
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Message par track-teur Lun 21 Mar 2016 - 18:58

Salut à tous et grand merci à tous les sept ! Tout n'est pas perdu, il y a encore des amateurs de l'Histoire.

On continue. Nous sommes donc en 1830.
En mars, la Chambre rouvrit sa session. A l'occasion du discours du trône, Charles X annonça l'expédition d'Alger mais, surtout, menaça l'opposition de gouverner par ordonnances après dissolution. Encore une provoc ! 221 députés libéraux votèrent alors une adresse au souverain qui, à travers son gouvernement complètement discrédité, fut une véritable motion de défiance. Décidé à aller jusqu'au bout, Charles X s'en moqua comme d'une guigne et passa à l'acte.
Une première ordonnance ajourna la session parlementaire en la décalant de 6 mois. Déjà haute, l'exaspération monta encore d'un cran. Alors que le corps expéditionnaire d'Algérie appareillait, par une autre ordonnance, Charles X décida de la dissolution pure et simple de la Chambre des Députés et convoqua les collèges électoraux. On peut bien se demander pourquoi. Son appel aux Français, paternaliste et maladroit, tomba complètement à plat et les élections furent une déroute totale pour le trône: non seulement l'opposition gagna et obtint la majorité absolue mais, avec 283 députés, elle enleva les deux tiers des sièges ! Un triomphe. Le ministère éclata mais Le roi le maintint envers et contre tout. Ce minable roi...
Il n'avait toujours rien compris et, à ce niveau, il est permis de s'interroger tout simplement sur son intelligence réelle. Polignac, maintenu en place, constata qu'en présence d'une telle opposition, gouverner par ordonnances était le seul moyen de maintenir la Charte ce qui, dans le genre tordu, était un raisonnement de première grandeur. Naturellement, le roi  approuva et déroula son, projet des prochaines ordonnances: nouvelle dissolution de la Chambre et modifications restrictives de la loi électorale, nouvelles élections, suppression de la liberté de la presse (déjà limitée en raison de de la censure). Mais tout cela fut gardé strictement secret afin de ne pas provoquer de mouvements populaires... Tiens, tiens, aurait-on eu peur au Château ? Avait-on vent de ce qui se tramait ?
Le "Moniteur" imprima dans la nuit les ordonnances pour publication dès le matin du 26 juillet.
Dans l'atmosphère explosive de ces derniers jours, on imagine l'effet produit. D'abord le pays populaire fut assommé mais seulement quelques heures. Certes, il s'attendait à ce coup de force mais pas aussi tôt. Le Roi ne laissait même pas à la nouvelle Chambre le temps de se réunir. Les libéraux protestèrent mais en ordre dispersé: leurs intérêts ne convergeaient pas. Des bourgeois et des libéraux influents contactèrent en secret le Duc d'Orléans. Prudent, il faisait mine de se tenir à l'écart et changeait de résidence toutes les nuits. Dans tous les salons, ça complotait. Comme à son habitude, Talleyrand allait d'un cercle à l'autre pour intriguer. Il avait perdu de son influence mais pas son flair politique quand il pronostiqua la chute des Bourbons.
Les ordonnances ? je résume:
-Suppression de la liberté de la Presse
-Dissolution de la Chambre qui n'avait pas encore siégé
-Modification de la Loi électorale par
        -changement du calcul du cens (les scrutins étaient censitaires, c'est-à-dire que ne pouvaient voter que ceux qui payaient  
                                                       l'impôt). Ce changement écartait la quasi totalité de la bourgeoisie commerçante  et   
                                                       industrielle, d'opinion libérale.
        -réduction du nombre des députés de 430 à 258.
        -élection à deux degrés, ce qui favorisait les riches et réduisait le collège électoral en éliminant la plupart des libéraux.
-et, sur ces nouvelles bases, convocation des collèges électoraux pour septembre.
-les deux dernières procédaient à une avalanche de nominations d'ultras notoires, dont un grand nombre de traîtres à l'Empire.

Le soir du 26 juillet, des attroupements se formèrent au Palais Royal,  Place du Carrousel, Place Vendôme aux cris de "Vive la Charte", "A bas Polignac". Justement, celui-ci, qui rentrait au Ministère, essuya une lapidation en règle de sa voiture et ne dut son salut qu'à l'adresse de son cocher et à la promptitude des gendarmes à refermer derrière lui les grilles de son hôtel.
Le 27, au matin,  passant outre aux ordonnances, quatre quotidiens parurent sans autorisation et publièrent la protestation de 44 journalistes dont Thiers, Carrel, Rémusat. Réaction immédiate: saisie des presses par la police et mandats d'arrêt du parquet à l'encontre des signataires. Mais, dans les imprimeries des journaux, les ouvriers typographes, soucieux de conserver leur emploi et assez généralement gagnés aux idées républicaines, se révoltèrent  et des échauffourées rageuses les opposèrent aux policiers qui n'eurent pas toujours le dessus. Ces ouvriers constitueront le noyau dur de l'insurrection et, avec les étudiants, seront les principaux meneurs. C'était lancé !
Hors le peuple, prompt et enthousiaste, d'autres meneurs: Godefroy Cavaignac, François Raspail, Auguste Blanqui, républicains actifs et déterminés. Thiers, Casimir Périer, Guizot, libéraux équivoques car plus calculateurs que révolutionnaires. Des bonapartistes dispersés dans des sociétés secrètes surveillées par la police.

En cours de montage et de peinture:

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Et terminées:

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Un typographe, ouvrier des imprimeries de presse. Par son métier et son instruction (il savait lire, écrire et compter), il représentait une sorte d'élite de la classe ouvrière. Plus ouverts aux idées nouvelles que bien d'autres, plus politisés et, plus
tard, premiers syndiqués en masse, ils furent dans plus d'un mouvement les meneurs sur lesquels s'exerça prioritairement la
répression policière.

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Le demi-solde, ancien chef d'escadron de cavalerie, prêt à monter à la barricade. Le licenciement de l'Armée Impériale et l'état de paupérisation voulue par le pouvoir des Bourbons ne furent pas pour rien dans l'engagement des ces hommes aux côtés des émeutiers. Ils avaient un compte à régler avec cette monarchie d'émigration qui avait la prétention de leur faire payer leur héroïsme et leur dévouement à l'Empereur. Ce chef d'escadron, porteur d'une vieille blessure, a du mal à marcher.

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Un autre demi-solde, ancien capitaine des Grenadiers, 12 années de service, deux blessures dont un poumon perforé par un coup de lance qui provoque parfois une hémoptysie. Comme son compère qu'il soutient d'un bras fraternel, il va monter à la barricade pour faire le coup de feu, montrer aux émeutiers enthousiastes mais brouillons comment se servir efficacement d'un fusil. Lui, aussi, malgré la chaleur, porte sa vieille capote usée jusqu'à la corde et luisante de crasse pour cacher sa chemise en lambeaux. La faim, le dénuement, le mépris ont fait de ces hommes, - pour la plupart célibataires - des loups enragés qui vont se battre, avec leur vieille cocarde, jusqu'à la victoire et elle sera belle.

Les Trois Glorieuses - Juillet 1830 - DIORAMA véritable - Historex 1/32e - Scratch  40-le_10

Le drapeau tricolore de l'Empire, principale revendication du peuple, était brandi sur toutes les barricades.

(à suivre, demain, avec quelques détails de construction)

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Message par Sgt Pepper Lun 21 Mar 2016 - 19:08

C'est plus qu'agréable à suivre, vivement demain
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Message par step D Lun 21 Mar 2016 - 19:18

Encore ,encore quel professeur tu fais et quelles profusion de détails cheers
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Message par marcelscott Lun 21 Mar 2016 - 20:15

Bien sur qu'on aime l'histoire....même les belges qui avant la date concernée par ton dio étaient Hollandais après avoir étés Français et encore auparavant Espagnols....et moi, en fait, je suis juste revenu aux sources.....La famille de ma mère est d'ailleurs originaire de Bretagne et à des racines communes avec un ancien (très ancien) tennismen français: Georges Goven)
Comme quoi ....
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Message par corbaindallas Mar 22 Mar 2016 - 0:01

superbe Bravo Bravo Les Trois Glorieuses - Juillet 1830 - DIORAMA véritable - Historex 1/32e - Scratch  549934
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Les Trois Glorieuses - Juillet 1830 - DIORAMA véritable - Historex 1/32e - Scratch  Empty Re: Les Trois Glorieuses - Juillet 1830 - DIORAMA véritable - Historex 1/32e - Scratch

Message par track-teur Mer 23 Mar 2016 - 18:23

Un grand merci à tous pour votre soutien et vos appréciations.

On continue.
Pendant que ces beaux messieurs se retrouvaient dans divers salons, péroraient, supputaient, échafaudaient mille et une initiatives aussitôt mort-nées car ils n'étaient, bien sûr, pas d'accord entre eux, le peuple se soulevait, des heurts l'opposaient à la gendarmerie et à la police autour du Palais Royal et, improvisées par des étudiants et des ouvriers, les premières barricades s'élevèrent spontanément.

Comme une traînée de poudre, la nouvelle se répandit de la nomination de Marmont comme commandant de la 1ère division militaire, c'est-à-dire celle de Paris. Comme Bourmont, ministre de le guerre, le nom de Marmont eut le don d'exaspérer encore plus la foule pour laquelle ces deux sinistres personnages incarnaient l'archétype du traître qu'elle rendait responsable en premier de l'abdication de Napoléon en 1815. Les premières troupes amenées furent aussitôt harcelées à coups de pavés, de briques, de tuiles, de pots de fleurs... Des manifestants mirent à sac l'armurerie parisienne la plus connue, les Etablissements Fauré-Lepage  au bas de la rue de Richelieu, près de la Comédie Française. La plupart des autres armureries furent pillées et de nombreux gardes nationaux, qui avaient, à la dissolution de 1827, rendu leur tenue mais conservé leurs armes, se joignirent aux émeutiers.

Au soir, la troupe commença à tirer. Les Républicains s'emparèrent des premiers cadavres tombés sur le pavé et les promenèrent comme des trophées pour exciter la foule à l'insurrection: il n'en fallait pas plus pour faire tomber les dernières hésitations. 
Le 28 juillet, le centre et l'est de la capitale étaient hérissés de barricades. On a évalué à 10.000 le nombre des insurgés réellement combattants, ce qui n'est pas négligeable en considérant leur détermination sinon leur rage. Ils chantaient la Marseillaise et arboraient le drapeau tricolore  en se distribuant les armes saisies.

Marmont attendait du roi des ordres qui ne vinrent pas. Mais Charles X signa une ordonnance mettant la capitale en état de siège, ce qui, en droit, est un état d'exception. Il avait donc les mains libres pour écraser la rébellion. Mais, en raison de la constitution du Corps expéditionnaire en Algérie, de la lutte contre les incendies criminels en Normandie et du renforcement de la surveillance de la frontière du Nord par crainte de troubles en Belgique, la place de Paris avait été trop dégarnie de troupes et il ne pouvait compter sur des renforts.

Le cœur de l'insurrection, ce furent les ruelles étroites du vieux Paris, faciles à obstruer et qui constituaient autant de pièges pour la force armée. Mal ravitaillée en vivres et en munitions, la troupe régulière n'était pas entraînée aux combats de rue dans un environnement hostile où le danger pouvait surgir de tous les côtés avec des tireurs posés aux fenêtres et une pluie de projectiles divers tombant des étages supérieurs ou des toits. En outre, l'étroitesse des voies ne permettait pas de mettre en batterie plus d'une pièce d'artillerie et encore de petite calibre. Il y avait peu de place pour les servants et encore moins pour la manœuvre des attelages, si bien que les pièces devaient être amenées à bras d'hommes sous le feu des insurgés. Intenable !

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(Photos Françoise PESCHARD-FRASCURATTI)

Tous veulent participer: anciens soldats, ouvriers de tous les métiers, étudiants, artistes, artisans, petits commerçants, ménagères, enfants... Ici, descendu de son atelier sous les combles où il brosse pour quelques sous, des portraits et des chromos, un rapin vient toucher son fusil. Nul ne sait s'il fera mouche mais, au moins, il aura participé et il tient à "y être".

Marmont comprit très vite que, aussi mal engagée, l'affaire allait tourner court et qu'il n'aurait que très peu de chances d'avoir la situation en main. S'appuyant sur le dernière initiative des libéraux, il suggéra au roi de consentir à un compromis qui sauvegarderait à la fois le trône, la Charte et la paix publique. Il ignorait que, de son côté, Polignac, le benêt de service, conseillait au souverain de ne rien céder. Marmont reçut donc l'ordre de "tenir ferme" en concentrant ses troupes entre le Louvre et les Champs-Elysées, ce qui laissait aux insurgés une partie de la ville. C'était une première reculade et, pour la révolte, une première victoire.

Pris et repris plusieurs fois, l'Hôtel de ville, cœur de Paris, resta aux mains des insurgés qui firent sonner le tocsin, repris dans tout Paris. C'était un signe fâcheux pour le pouvoir. Dans la nuit, averti d'une possible menace royale sur sa personne, le Duc d'Orléans se cacha une fois de plus dans une résidence secrète. Pendant ce temps, de nouvelles barricades étaient élevées que Marmont dut renoncer à attaquer pour regrouper ses forces du Louvre à l'Etoile par les Tuileries et les Champs-Elysées.

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(Photos Françoise PESCHARD-FRASCURATTI)

L'ouvrier menuisier marche d'un pas décidé. Pendant ces journées de juillet 1830, environ 800 émeutiers trouveront la mort dans les combats. 350 hommes des troupes régulières y laisseront la vie.

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Par une embrasure, le charretier fait le guet. Il a aperçu un mouvement. Il appelle. Les autres accourent. Aux étages, les fusils sont pointés.

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(Photos Françoise PESCHARD-FRASCURATTI)

Clôturons cette infime galerie de personnages par le vétéran, l'Ancien, la "vieille moustache", ex-grenadier de la Garde, a fini tout de même caporal bien qu'"ayant mal au pouce".20 ans de service commencé sous Hoche à Quiberon, a fait Rivoli, rescapé de Saint Jean d'Acre, un fusil d'honneur à Marengo, camp de Boulogne, Ulm, Brünn, Austerlitz, admis dans la Garde, Iéna, Berlin, Eylau, Friedland, Madrid, Wagram, la Moskowa, Moscou, Malojaroslavets, la Bérézina, Dresde, Leipzig, Hanau, Mormant, Montereau. A pleuré à Fontainebleau et, alors qu'il était passé au travers de tous les périls et mérité le surnom de "Trompe-la-mort", a fini par laisser sa jambe à Waterloo. Sauvé par un chirurgien anglais. A connu les pontons de la Tamise. Revenu au pays, sans pension, a appris le métier de graveur. A la barricade, ne pouvant se battre, c'est l'armurier: il distribue les fusils et les conseils, vérifie et recharge les armes. A sa façon, c'est son dernier combat.

Au matin, coup de théâtre, le 5e et le 53e de Ligne qui tenaient la place Vendôme, la Concorde, les Tuileries et une partie du Palais Royal passèrent à l'insurrection. Cette double défection entraîna l'effondrement du dispositif militaire et Marmont, pris de court, dut se résoudre à dégarnir le Louvre et les Tuileries qui, attaqués, tombèrent aux mains de insurgés. Par les Champs-Elysées, les troupes refluèrent en désordre jusqu'à l'Etoile et finirent par prendre position dans le Bois de Boulogne en protection du Château de Saint-Cloud. La donne avait changé du tout au tout. Avec une rapidité incroyable, la Garde Nationale, dissoute en 1827, s'était reconstituée en quelques heures et elle du côté des émeutiers. Le roi ne tenait plus Paris mais, au contraire, risquait à tous moment une attaque, maintenant que l'insurrection était maîtresse de la capitale. 
Deux pairs de France, plus clairvoyants que les autres, vinrent au matin chez Polignac pour obtenir le retrait des ordonnances et sa démission. Plein de morgue et plus hautain que jamais, au cours d'un entretien orageux, cet imbécile renvoya les deux pairs et partit chez le roi. Les deux pairs y étaient déjà. Scène finale: devant le souverain, explication Polignac contre les pairs (rejoints par beaucoup d'autres). Arrive la nouvelle de la débandade des troupes de Marmont. Coup de grâce. Le roi prend peur, la partie est perdue. Il signe le retrait des ordonnances, le renvoi de Polignac, la nomination au ministère du Duc de Mortemart et son abdication et il prend la route de Rambouillet qui est celle de l'exil. 

A paris, ça grouillait plus que jamais dans les salons. Les émissaires se croisaient. Les royalistes voulaient remettre la couronne au Duc de Bordeaux sous le nom d'Henri V. Jusqu'au bout, Louis Philippe hésita, se fit prier, mais quand arriva la nouvelle du départ du roi pour ne pas dire sa fuite, il se laissa presque convaincre.
Restait à régler la question populaire.
Le 30 juillet, députés et journalistes, jouant comme toujours sur la peur du désordre lorsqu'il s'agit de désarmer un mouvement populaire, se mirent d'accord pour rafler aux Républicains désorganisés la révolution populaire et la récupérer au profit de la bourgeoisie parisienne. Pour eux, coup double: se débarrasser de Charles X et des Bourbons et empêcher la proclamation de la République. A la place , ils appelaient Louis Philippe à La Lieutenance Générale du royaume puis au trône.

Il ne restait plus qu'à neutraliser Mortemart. La Fayette, porte-drapeau des Républicains, avait déjà pris le commandement de la Garde Nationale. Encore une fois. Puis, il fallait pousser Louis Philippe à monter sur le trône.
La suite, vous la connaissez.

Et voilà comment, par un tour de passe-passe, on fait le peuple cocu. Le peuple est bon enfant mais il a quand encore un peu de mémoire. En 1848, il se souviendra de 1830 et ne se laissera pas rouler une autre fois.

(à suivre, le cours d'Histoire est fini, place aux photos.
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Message par step D Mer 23 Mar 2016 - 18:37

Merci professeur pour cette leçon pour les incultes que nous sommes
TU es une encyclopédie à toi tout seul et l'on sent bien cette passion qui t'anime Wink
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Message par Sgt Pepper Mer 23 Mar 2016 - 18:38

Merci infiniment pour ces cours d'histoires avec une très belle iconographie en 3D  number-one-respect
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Message par track-teur Mer 23 Mar 2016 - 18:47

Merci à vous deux mais, cher Lionel, n'exagérons rien! L'encyclopédie, j'en suis à des années-lumière.
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Message par step D Mer 23 Mar 2016 - 19:01

Oui mais tu es a des années lumières de mes connaissances en ce domaine Wink
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Message par Lostiznaos Mer 23 Mar 2016 - 22:40

C'est très joliment raconté, et pour une fois je n'ai pas beaucoup d'occasion de grogner sur les détails de ton propos... allez, juste la drapeau tricolore qui est celui de la République avant d'être celui de l'Empire... Salut Salut

Pour la conclusion, j'adhère complètement à ton "libéraux équivoques car plus calculateurs que révolutionnaires"! Un petit mot sur Adolphe Thiers qui réfléchit en 1830 à la meilleure manière de réprimer une émeute dans la Paris, en fit la proposition à Louis-Philippe en 1848 (qui ne voulut pas s'y résoudre, c'est tout à son honneur!) et l'expérimenta avec la violence que l'on sait contre la Commune en 1871!

J'ajoute que tes figurines sont absolument magnifiques, pleines de vie et d'émotion! Bravo Bravo Bravo
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Message par track-teur Mer 23 Mar 2016 - 23:34

Merci à tous,

mais désolé, Gilles, de te reprendre: le drapeau, depuis la Convention, était tricolore - bleu, blanc et rouge - mais les couleurs étaient "en coins cassés" de forme triangulaire dans les quatre angles et en couleur semblable (c'est-à-dire dans un angle, un triangle bleu avait son opposé en diagonale de couleur bleue et vice-versa  pour le rouge).
Cette disposition se retrouva, sous Empire, sans aucun changement, sur tous les étendards et drapeaux régimentaires avec d'un côté le numéro du régiment et de l'autre, l'énumération des batailles victorieuses dans lesquelles l'unité avait combattu. Et cela dura jusqu'en 1811.
D'ordre de l'Empereur, une simplification fut apportée et officialisée dans le règlement de 1812, avant la campagne de Russie qui les inaugura: tous les drapeaux tricolores furent à 3 bandes verticales, une par couleur, d'égale surface, dans l'ordre à partir de la hampe le bleu, le blanc, le rouge. Et ceci recto-verso. Les mêmes inscriptions régimentaires en broderies dorées recto verso furent maintenues.

En 1830, les émeutiers parisiens reprirent à leur compte le drapeau impérial de 1812 "démilitarisé" car réservé jusque là à l'Armée. Ils le "civilisèrent" en le reprenant sans les inscriptions, ce qui était normal. Et ils en firent un symbole: c'était leur seconde revendication après l'abrogation des ordonnances, que je qualifierais de "scélérates", du roi déchu.

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Message par Jerry Can Jeu 24 Mar 2016 - 4:59

Je découvre ce sujet, son histoire et le montage ! Un superbe projet. Les figurines sont magnifiques et le décor rudement bien mis en place.
J'ai appris quelque chose concernant le principe du diorama. Merci.

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Message par track-teur Jeu 24 Mar 2016 - 9:24

Merci Steeve pour ton appréciation.

Effectivement, au début de l'essor de la figurine en France, quand on parlait de diorama,
c'était toujours de cette présentation qu'il s'agissait, soit une caisse fermée avec une seule face vitrée
et un intérieur éclairé.
Les autres displays, ouverts ceux-là, se partageaient entre vignettes (1 - 2 figurines sur petit socle),
scénettes (taille moyenne de la base, 3 figurines et plus) et plaquettes (base de grandes dimensions,
généralement une bonne dizaine de figurines voire plus).
Les décors intérieurs étaient construits en perspective avec des lignes de fuite et se présentaient
en plusieurs plans successifs dont la construction constituait toute la difficulté. Bien sûr, les caisses
de ces dioramas étaient de toutes les dimensions selon l'importance du projet.

Dans les concours, c'était la catégorie reine et ne s'y aventuraient que les plus talentueux. Forcément,
la participation était limitée.

Avec le temps, cette catégorie est tombée en désuétude: elle demandait trop de travail et un sens de
la construction en profondeur synthétisant plusieurs données simultanément. C'est pour cela que
beaucoup de figurinistes y ont renoncé. Moi-même, j'ai eu l'idée de réaliser une scène décrivant l'exécution
du Duc d'Enghien dans les fossés de Vincennes en mars 1804. Mon maître en figurine, Jean-Claude COLRAT,
accepta l'idée et fut le grand artisan, avec son père, ébéniste, de la réalisation finale. Ce fut donc une co-production.
Entre le lancement de l'idée et sa discussion, la recherche de documentation, l'exploration des lieux
et l'étude des photos pour choix des angles, la construction, les figurines, le décor, le montage
et l'éclairage intérieur, au moins deux années se sont écoulées.
Vu la reconstitution partielle, mais tronquée, des lieux, la caisse était imposante et l'essentiel était une vue
en plongée. Ce diorama reçut 3 médailles d'or si mes souvenirs sont bons. Malheureusement, je n'ai pas de photos
car je ne pensais pas du tout, à l'époque, les années 80, à photographier mon travail.

Je vais poursuivre maintenant et terminer avec le plus de photos possibles (l'envers du décor)
de ce diorama-ci, réalisé tardivement, pour moi, en 2011 et 2012 et présenté à Figuri'Nice en juin 2012.

Je pense, Steeve, que tu ne seras pas déçu. Merci encore.
A+
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Message par Invité Jeu 24 Mar 2016 - 11:40

Superbe! absolument superbe et ta réalisation fait remonter l'amour que j'ai et que j'ai toujours eu pour Paris. Ville emblématique chargée de l'histoire des petites gens, des laborieux, qui sont mes racines.
Merci a toi!

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Message par track-teur Jeu 24 Mar 2016 - 19:13

Merci Zeus et merci pour l'hommage à Paris, où je suis né il y a fort longtemps, rue de la Convention, c'est dire si je me sens républicain, voire même, parfois, un peu jacobin.

On continue avec un écho à la remarque de Lostiznaos. A la suite de l'entourloupe qui a frustré les Républicains de 1830 et porté au trône un Louis Philippe, j'évoquais la mémoire du peuple qui, en 1848, ne se laissa pas rouler une deuxième fois.

Quand au pouvoir, forcément conservateur, il se souviendra longtemps des ruelles du vieux Paris de 1830 et certainement de celles de 1848 davantage encore pavées. Quoi qu'on ait pu dire de ses projets d'urbanisme grandiose pour la ville, le Baron Haussmann, en perçant de larges boulevards, de larges avenues, aura d'abord en tête la préoccupation d'aménager la place suffisante pour mettre l'artillerie en batterie et pour faire charger les escadrons... ce dont Thiers profitera amplement lors de sa répression sauvage de la Commune: pardonnez-moi cette remarque que Monsieur de La Palisse ne renierait pas, les rues élargies sont plus difficiles à barrer et à défendre et, contre l'artillerie, les barricades de pavés non seulement ne tiennent pas mais constituent autant de pièges mortels car l'impact frontal de chaque boulet fait voler des dizaines de pavés qui sont autant de projectiles secondaires non moins meurtriers.

   Passons maintenant au diorama qui reprend, très modestement, quelques détails du récit précédent.
   Comme je l'ai écrit plus haut, un jour, après avoir revu des gravures et des photos de maisons anciennes du vieux Paris et amusé par ces parois ventrues qui sont un défi pluriséculaire au fil à plomb, je me suis décidé à construire une maison au 1/32e, mon échelle de prédilection lorsque je monte des figurines Historex, en m'inspirant de ces images. Je n'avais aucune idée en tête, seulement l'envie de reproduire.
   Selon ma technique habituelle - j'ai maintenant un recul de 18 ans qui me renseigne sur la "tenue" du procédé - j'ai choisi un contreplaqué fort de 15 mm. Si mes bases sont souvent en latté ou en aggloméré épais, solution anti voilage, je monte les murs d'élévation en contreplaqué d'épaisseurs variables selon les parois. L'avantage est à la fois la légèreté relative, la robustesse et la facilité d'assemblage, soit pas collage, par clouage simple, voire vissage pour ancrer les éléments lourds ou hauts. Avec mon expérience d'exposant, je me mets ainsi à l'abri  des mauvaises surprises car, trimbaler des plaquettes, avec les vibrations et les chocs, c'est toujours un risque pour ce qui nous prend tant d'heures à réaliser.
Le contreplaqué, comme tous les bois, est cher, trop cher. C'est pourquoi, régulièrement, je visite ma grande surface de bricolage, au rayon du bois à la découpe,  où j'ai la chance de trouver un plein caddie de chutes de CP ou d'agglo, un peu de mélaminé, parfois de l'isorel. L'intérêt est que le CP est d'épaisseurs différentes et les chutes sont suffisamment larges pour permettre une utilisation intéressante. Le caddie pour 10 €. Avec cette somme, généralement à la découpe, on achète un m² de CP de 12. Donc j'y trouve mon bonheur. Traçage, délignage à la scie à ruban puis passage à la scie à chantourner pour les ouvertures. Je fais un premier montage à peine pointé pour me rendre compte des proportions, de l'harmonie de l'ensemble et comparaison avec l'aide de "pépère", un vieux grenadier tête nue et sans bras, au garde à vous, complètement raté il y a bien longtemps. Depuis des décennies, il me sert d'étalon pour mes mesures des portes,  fenêtres et même hauteurs de plafond. Il m'évite bien des erreurs d'échelle disgracieuses. Le pré montage m'informe sur le respect de mon modèle quand il y en a un, c'est-à-dire pas souvent. 
   J'applique une couche d'enduit à l'eau dit "enduit universel". Avantage: séchage ultra rapide, ponçage fin possible, excellente possibilité de gravure, accepte toutes les peintures après primaire et, surtout, excellente adhérence au CP et au bois nu. Depuis 18 ans, je n'ai jamais constaté de fissurations, de cloquage, d'écaillage ou de décollement. Si les détails en saillie sont accentués,
une ou plusieurs couches d'enduit supplémentaires peuvent être nécessaires. Le reste est affaire de gravure à la pointe sèche ou à la fraise. Bien sûr, pour un mur de pierres ou de briques, il faut de la patience mais je préfère m'astreindre à ce boulot de bénédictin parce que je sais à l'avance que le résultat sera étonnant et que cela en vaut la peine.
   Ceux qui lisent mes posts pourront retrouver cette méthode décrite photographiquement dans le post "Un truc de ouf".

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(Photos Armand FRASCURATTI)

Deux vues de la maison en carcasse. En tranche, le CP qui restitue à l'échelle 1 une paroi de 0,48m, ce qui, dans la construction ancienne bon marché, avec des matériaux variés et du remplissage, n'était pas rare. Ces parois s'amincissaient parfois au fur et à mesure de l'élévation. Si vous avez lu le texte, ces images se passent de légende commentée. Les saillies, corniches, enjolivures, rebords de fenêtres divers sont en bois collé ou pointé (parfois en balsa), soit en baguette fine, soit en moulure appropriée, posée avant l'enduit.
   A présent, quelques vues de la maison en cours d'achèvement (la patine n'est terminée).

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Un aperçu de la toiture selon ma méthode en bandes de carton collées, chacune portant les tuiles en incision une par une.

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(Photo Armand FRASCURATTI)

Voilà ce que j'avais obtenu en premier, avec un modeste "effet ventru" (que j'aurais pu augmenter par une coupe en biseau de 2mm supplémentaires) et une patine inachevée. Avant montage définitif dans la caisse, profitant des "carreaux (vitres) cassés"
et des emplacements de tir de choix qu'ils représentaient, j'ai ajouté quatre fusils pointés. Au rez de chaussée de la façade en pignon, une petite boucherie et une petite boutique de commerce d'épices. Sur l'autre façade une entrée charretière. Les constructions anciennes populaires ne sortaient pas d'une épure d'architecte, c'est évident. Une gravure 1848 a été mon modèle.

   Toiture (pour mon pote step D). Pas doué pour les autres sortes, ma spécialité est la tuile plate (la plus facile). Je prends pour modèle la tuile Arboise ou de Bourgogne et pratique la pose traditionnelle (en vrai) qui implique, pour chaque tuile, un tiers bas 
(pureau) découvert et deux tiers recouverts. Devant la multiplicité des modèles, pour rester à peu près à l'échelle, pour des tuiles réduites à 5mm de large avec un pureau de 5mm,  également ce qui donne des tuiles de 15mm de long. J'ai simplifié la pose en découpant dans du dossier fort de 6/10es des bandes de 15mm de largeur. J'applique en butée chaque bande le long d'un gabarit encoché de 5 en 5 millimètres et, de la pointe d'un cutter, j'incise la bande à chaque encoche sur toute sa longueur. Puis, avec une paire de ciseaux, je parfais mes coupures simulant les joints sur 6 mm de long. J'en profite pour donner quelques coups de ciseaux qui "écornent" de ci de là les tuiles sur les bords apparents comme cela se constate sur les toitures. Comme procèdent les couvreurs, je démarre ma couverture par le bas avec un liston sur le bord pour surélever les tuiles et éviter le basculement de la première rangée raccourcie et je colle mes bandes en place. Chaque bande est collée de 5 en 5mm avec , d'une rangée à la suivante, un décalage d'une demi-tuile.
   Mon carton est de couleur bleue, teinté dans la masse. Je peins avec de l'acrylique rouge anglais ou terre de Sienne et je patine avec des jus de TOB, puis brossage à sec très léger d'ocre clair qui fait ressortir les arêtes et j'obtiens de belles tuiles vieillies. Un
brossage à sec de vert plus ou moins sombre (très localisé selon exposition) me donne, éventuellement, un effet de mousses dans les zones supposées ombrées.

   Si la maison forme le centre visuel du diorama, il faut aussi encadrer le regard et le guider vers elle par deux façades où la perspective est volontairement exagérée. Ces façades en hauteur sont des bouts de contreplaqué percé d'ouvertures elles mêmes taillées selon la perspective accentuée. Ce sont de simple bouts de bois de bric et de broc, comme dans les coulisses. C'est foutu comme l'as de pique mais l'effet est obtenu. On va s'en contenter.

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(Photos Armand FRASCURATTI)

Les bandes verticales figurent les façades des bâtiments de part et d'autre de l'ouverture, qui est la trouée de la rue. La perspective est volontairement forcée et destinée non à être scrutée mais à guider le regard vers le centre de la scène qui est le second plan.

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(Photos Armand FRASCURATTI)

Partie du décor d'arrière-plan. On voit que la peinture, de la gouache acrylique, a été appliquée directement sur le bois, à main levée, sans autre préparation que quelques coups de crayon pour guider la perspective. Ce n'est pas ce qui m'a demandé le plus de travail et je m'étonne encore de ma facilité d'exécution pour un résultat que j'estime correct.

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(Photo Armand FRASCURATTI)

Parois de gauche puis, au-dessous, paroi de droite du diorama. Peinture à la gouache à même le CP, à main levée, juste deux coups de crayon pour délimiter quelques lignes en perspective. A gauche, rue plane, à droite, rue en pente. Je n'en suis pas mécontent. Ca meuble sans attirer le regard car c'est tout sauf une oeuvre d'art, naturellement.

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(Photos Armand FRASCURATTI) Pas fameuse hélas.

Mise en place, derrière la barricade.

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(Photo Armand FRASCURATTI)

Vue de dessus de la barricade. Tout n'est pas mis encore en place.
La façade décor de gauche n'est pas encore fixée mais prévue et on peu voir, au sol, les mortaises logement des tenons qui vont servir à la fixer. C'est construit solide.

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(Photos Armand FRASCURATTI)

Derrière la barricade toujours.

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(Photos Armand FRASCURATTI)

Deux lignards approchés trop près et abattus puis délestés de leurs armes. C'est le tout premier plan. La vue de face entre les fausses façades.

Maintenant, le final. Toutes les photos, maintenant, sont de ma femme Françoise PESCHARD FRASCURATTI et bien meilleures, heureusement.

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Le rapin touche son fusil et la vieille moustache est son poste, il recharge les fusils. Auprès de lui, une giberne, la caisse de cartouches et son litron. A gauche, le bougnat et le garde national.

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Inutile de vous présenter les personnages, vous les connaissez déjà sauf les deux ménagères qui apportent de quoi soutenir le moral des insurgés, du pain, du vin et une marmite de fricot. En raison du danger, un ouvrier leur enjoint de ne pas aller plus avant. On voit les devantures de la boucherie et du commerce d'épices. La devanture de la boucherie et sa porte sont à claire-voie car ces commerces devaient être ventilés en permanence, en l'absence de chambre froide pour la viande.
L'éclaire intérieur du diorama est allumé.

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Vue de face de la barricade à l'intersection de trois rues. Elle est au bout d'une rue montante, donc plus difficile à attaquer. Un canon de 4 a tenté d'ébranler l'amoncellement. Il n'a pu faire chuter que deux grosses poutres sans réellement entamer l'obstacle. Pour l'élévation d'une barricade, c'est là qu'on voit la supériorité de la poutre de grosse section sur les pavés: à l'impact, la poutre peut se casser sans se disjoindre ou se déplacer mais reste en place alors que les pavés jaillissent comme des étincelles et constituent autant de projectiles meurtriers. Oui, mais voilà, il est plus facile et rapide de dépaver une rue que de se procurer des grosses poutres... L'éclairage intérieur est allumé et les autres photos sont prises dans les mêmes conditions.

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Glissons latéralement vers la droite du diorama pour en apercevoir le flanc gauche avec la ligne de fuite en perspective, peinte comme vous savez. Je ne me serais jamais cru capable de réaliser du premier coup, au vol, cette perspective au demeurant très basique et qui en fera sourire plus d'un. Je suis assez fier de l'avoir réussie à mon avis. Les murs portent des impacts de balles, les poutres et la palissade aussi.

   On aura compris qu'on est en présence d'une petite barricade secondaire. Bien sûr, elle n'est pas d'une importance stratégique mais elle défend une intersection et, surtout, sa position empêche la troupe de contourner les gros obstacles principaux et, en cas de besoin, les insurgés peuvent se retirer dans deux directions. Les étages supérieurs des maisons sont autant d'observatoires d'où les gamins scrutent les alentours et les mouvements et sifflent pour donner l'alerte.

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   Nous connaissions l'ouvrier typographe. Oui, c'est un meneur comme beaucoup de ses compagnons d'imprimerie. Il vient juste de perdre son emploi au "National" après la saisie des presses par la police. Il organise l'émeute dans son quartier et encourage les autres en montant à son poste de tir. Le guetteur qu'on aperçoit dissimulé juste derrière Gavroche, a donné l'alerte en croyant déceler un mouvement. A ses côtés, on voit le bougnat et un ancien garde national et, derrière, le porte-drapeau. Les drapeaux sont faits d'une feuille d'étain enroulée d'un tour sur la hampe faire d'une section de 2mm de diamètre, martelé à un bout pour lui donner une forme lancéolée. Le collage est fait à la cyano. La peinture est de l'humbrol mat tout bête. Bien séchée, la mise en forme en plis tombants a été alors effectuée sans la moindre difficulté de même que les trous, déchirures et salissures et sans que la peinture ne s'écaille.

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   Nous retrouvons l'ouvrier menuisier, son compère et nos deux ménagères avec leurs paniers de victuailles. Petit aperçu, à droite de la rue en pente toute en perspective sur la paroi. Et nos deux demi-soldes, affiliés à une société secrète proche des Carbonari: "Allons vieux frère, encore quelques coups de fusil, peut-être les derniers... Si nous mourons, ce sera pour notre drapeau et pour l'Empereur, même s'il n'est plus là pour nous voir. Au moins,  lui ne nous aurait pas laissés crever de misère et de mépris comme ces chiens de Bourbons...".

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La perspective de droite qu'on voit bien si on se déplace un peu sur la gauche. On a l'impression que la voie est en pente vers le fond. Ce n'est pas plus mal pour l'effet. Même technique de peinture sans recherche particulière et même pot pour votre serviteur qui se faisait une montagne de cette entreprise. Si l'éclairage intérieur n'est pas idéal pour la photo, pour le public, en expo, c'est parfait.

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Gavroche en majesté. Insouciant du danger comme beaucoup de mômes,  vraie image du titi parisien ou Poulbot avant l'heure, il ne peut s'empêcher de faire le pitre sans se douter qu'il offre une cible aux tireurs adverses. Cette audace lui sera fatale. Dès le début, j'avais prévu d'inclure dans cette présentation ce personnage de gamin espiègle et intenable. Puis, plus tard, à l'occasion d'une lecture,  j'ai appris que victor Hugo, dans sa description de l'insurrection et du personnage de Gavroche, s'était inspiré non des Trois Glorieuses mais des émeutes républicaines de 1832, consécutives à l'enterrement du Général Lamarque. Du coup,
le doute s'est installé dans mon esprit. Mais, par romantisme, je ne change rien et conserve l'enfant comme il est, là où il est.

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C'est la fin de cet article. Encore une photo. J'espère que cette tentative, à défaut de provoquer l'enthousiasme (n'exagérons tout de même pas... ) aura cependant réussi à vous intéresser un instant. Ce sera déjà un beau résultat. Ne me tenez pas rigueur de mes prises de pposition abruptes: elles ont jailli spontanément. Maintenant, vous les connaissez.

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                                                                                F I N


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