UKRAINE - NOTRE AIDE AUX REFUGIES

Bonjour tout le monde,

ma chérie et moi revenons de 10 jours en Pologne où nous avons distribué de l'aide aux réfugiés ukrainiens.

Bien loin de la télé, de la presse et d'internet, nous avons pu recueillir directement les témoignages des horreurs subies par les victimes de cette guerre. Familles détruites, enfants disparus, parents injoignables depuis un mois, maisons détruites, membres des familles exécutées sous les yeux de leurs proches, logements et magasins pillés par les troupes russes. Ce ne sont pas des journalistes ou des propagandistes qui nous l'ont raconté, mais des victimes en pleurs...

Je vous livre ci-dessous un petit compte-rendu fort incomplet de notre séjour, quelques notes prises sur le vif pour ne pas oublier. Je m'excuse par avance pour le style télégraphique...



"Premier arrêt dans un centre d'accueil à Dorohusk. Il y a peu de réfugiés car les routes sont défoncées côté ukrainien et le gros des passages se fait sur l'axe en provenance de Lviv, au poste-frontière de Medyka,

Nous sommes accueillis par Veronika, étudiante polonaise, qui en est à son deuxième volontariat de 15 jours sur place. Elle prend sur ses congés annuels.

Le centre de Dorohusk s'occupe surtout d'envoyer l'aide reçue vers l'Ukraine. Ils expédient environ 10 transports par jour vers l'Ukraine par camion vers les hôpitaux, mais aussi pour l'armée qui est en grand besoin de garrots pour les blessés. On n'en trouve plus nulle part en Europe ; ceux disponibles viennent des USA.

Il y a des volontaires de partout : Espagne, Italie, Grande-Bretagne, Islande, Irlande, USA, pays baltes, etc

Deux Américains ont pris un vol, atterri à Varsovie, loué une voiture et sont venus demander si le centre avait besoin d'aide. Ils sont restés une semaine.

Également un point d'aide frontière côté ukrainien. Partage des vivres.


Gare fermée : le train va directement à Chelm

Arrêt n°2 : Horodlo

Pas besoin de vêtements dans ce centre ; ils ont déjà tout ce qu'il faut. Matériel médical uniquement. Nous déposons des médicaments. Il n'y a pas beaucoup de réfugiés ici ; 10 personnes maximum dans le gymnase au moment où nous passons.

Nous discutons avec 2 policiers de Wroclaw qui sont ici pour 2/3 semaines. Ils repartent dans leur unité pendant 2 semaines puis repartent 2 semaines mais ne savent pas où.

- Budomierz
1 carton jouets / vêtements enfants

- Korczowa
Grand hall dans un centre commercial transformé en centre d'accueil:
5-10 français organisent transport pour la France. Tous bénévoles. Nombreuses voitures avec plaques étrangères (Italie, Espagne, GB, Pays-Bas, Allemagne, Suisse)

- Przemysl
Grand hall également. Nous avons laissé tout le reste (vêtements, jouets, médicaments) sauf l'équipement mili. Contrôle de police dans le bâtiment, on ne nous a pas laissé rentrer. Sans doute dû à la présence de nombreux journalistes. Photos interdites.

28 mars : 3 surplus militaires dans la journée, 2 à Przemysl puis 1 à Sanok. Dans le dernier surplus visité, deux femmes avec un enfant en poussette font leurs courses. La plus âgée des femmes est en appel vidéo avec un homme (son fils, militaire, sur le front en Ukraine). Une heure plus tard, nous tombons nez à nez avec ces deux femmes et l'enfant dans un supermarché de la ville. Nous engageons la conversation. Nous échangeons nos coordonnées.

29 mars : nous proposons de passer déposer les affaires achetées chez les deux femmes. Nous les rencontrons vers 13h30 dans un petit village, dans les montagnes. Un Polonais leur a prêté un chalet. Nous en repartons à 16h00.
10 personnes vivent dans la même pièce de la maison : Natalia (deux fils, un est dans l'armée en Ukraine, l'autre est le mari de Sasha), Sasha (travaillait dans un night club) et son fils David (1 an et demi), Svitlana et ses deux enfants (Maxim, 8 ans et Nastia, 11 ans), la soeur de Svitlana et son mari Artom, et leurs deux enfants de 2 et 3 ans.

Svitlana avait un petit business, dans l'organisation de fêtes d'anniversaire pour les enfants. Redoute de ne pas pouvoir reprendre tout de suite après la guerre car les clients n'auront pas la tête à ça (ni les fonds).

Trois jours à la frontière (6 dans la voiture, ne se connaissaient pas avant). Sœur déjà en Pologne. Autres à la Lviv.

Le frère du mari de Svitlana vit depuis 30 ans à Novossibirsk. Il est ukrainien mais pro-russe et traite toute sa famille de nazis ukrainiens. Ne se parlent plus.La mère ne décroche plus lorsqu'elle voit son nom sur son téléphone.



Le lendemain, on est invités à un repas préparé par les femmes de la famille. Don de jouets aux enfants grâce à la participation d'une collègue.

Médicaments achetés grâce au don d'une collègue.


Avec des intermédiaires ukrainiens qui font les aller-retour en Pologne, nous faisons passer de l'équipement militaire acheté dans les surplus. Ils manquent de tout."

Quelques photos :

Merci Jean-Louis pour ce quasi-reportage et surtout bravo pour votre implication, la tienne et celle de ta compagne.
On se sent tellement impuissant...

Merci Jean-Louis pour ce post et bravo à vous pour vos actions sur le terrain!!

antoine40 a écrit:Merci Jean-Louis pour ce quasi-reportage et surtout bravo pour votre implication, la tienne et celle de ta compagne.
On se sent tellement impuissant...

kurgan a écrit:Merci Jean-Louis pour ce post et bravo à vous pour vos actions sur le terrain!!

Merci pour vos encouragements.

Chaque petit geste compte, même le plus minime.

Le conflit va s'installer dans la durée. Demain, après-demain, dans un mois, dans 6 mois, votre aide sera toujours la bienvenue.

Voilà quelques pistes pour vous guider pour l'aide humanitaire : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15542

Et le lien direct avec le gouvernement ukrainien : https://war.ukraine.ua/

Dons destinés à l'armée ukrainienne (page en anglais) : https://war.ukraine.ua/donate/

Bravo pour l'aide apporté a ces pauvres gens qui ont rien a voir dans ce conflit.

Cette semaine, grâce à d’autres contacts en France, on envoie deux 38 tonnes à la frontière

Bravo pour ton action, et merci, quelque part tu luttes contre les orcs, à ta façon.

Oui, un grand merci à toi pour ta démarche qui nous fait honneur à tous.
Chacun de nous oeuvrant dans son domaine de possibilités.

Chaque geste est important.

Bravo pour ton engagement!

Sgt Pepper a écrit:Bravo pour ton action, et merci, quelque part tu luttes contre les orcs, à ta façon.

C'est un peu ça Olivier . Hormis l'aide humanitaire, ma chérie et moi aidons aussi les gens qui ont choisi de tout abandonner pour défendre leur pays les armes à la main, sur leur territoire, dans leur ville ou leur village. Pour ceux-ci, c'est simple, ils ont besoin de tout...

FOXTWO a écrit:Oui, un grand merci à toi pour ta démarche qui nous fait honneur à tous.
Chacun de nous oeuvrant dans son domaine de possibilités.

Chaque geste est important.

Tu as parfaitement raison ; il n'y a pas de petit geste.

Lostiznaos a écrit:Bravo pour ton engagement!

Merci !

Pour ceux qui voudraient aider d'une manière moins conventionnelle (attention, rien d'illégal), me contacter en message privé.

Bonjour Jean-Louis,

S'il y a un post qui ne m'étonne pas, c'est bien celui-là.
Du coeur à revendre, de l'organisation, de la sollicitude et de l'empathie,
du désintéressement, c'est tout toi ça.
J'admire et je te remercie chaleureusement pour tous ceux qui ont pu
profiter de ton secours. Tu nous fais honneur.
A+
Armand

track-teur a écrit:Bonjour Jean-Louis,

S'il y a un post qui ne m'étonne pas, c'est bien celui-là.
Du coeur à revendre, de l'organisation, de la sollicitude et de l'empathie,
du désintéressement, c'est tout toi ça.
J'admire et je te remercie chaleureusement pour tous ceux qui ont pu
profiter de ton secours. Tu nous fais honneur.
A+
Armand

Merci Armand. 
D’ordinaire, je préfère agir sans faire trop de publicité. Mais parfois, rendre nos actions publiques permet de susciter des prises de conscience qui n’auraient peut-être pas eu lieu autrement. 
Dans ce genre de situation, je me dis que si je provoque ne serait-ce que chez une seule personne une réaction, une émotion, un déclic qui donne envie d’agir, alors c’est gagné