La terre brûlée - Scratch intégral - 1/35e

Salut à tous,
Un de mes bons amis - et voisin des Issambres - est un collectionneur compulsif de figurines, surtout en 54 mm, tout en étant un peinture de figurines fort honorable. Ayant trouvé des ensembles intéressants, il les a réunis afin de réaliser une plaquette en deux modules inégaux (environ 1,10m en tout), retraçant une scène de la retraite de Russie. 
Sous prétexte d'avoir été intéressé par mes plaquettes (avec décor), il m'a demandé de l'aider à mettre place ses groupes de figurines, ses arbres et de lui fournir un petit élément de décor. 
J'ai failli refuser parce que, au contraire de notre ami Jean-Marie(huski), je ne suis pas un spécialiste des étendues enneigées. Les premiers essais n'ayant pas été trop ratés, on se lance. 
En matière de décor, je lui ai proposé une petite isba ravagée par le feu. 

Quelques mots d'Histoire. Juin 1812, la Grande Armée traverse le Niémen aux alentours de Vilna, (Vilnius), actuelle Lituanie et s'enfonce dans l'immensité russe. L'armée du Tsar ne fait que se replier sans jamais accepter le combat, sauf à Smolensk qui est perdue et à Borodino, le 7 septembre où, une fois de plus, les restants de l'armée russe, sévèrement étrillée, parviennent à s'échapper en relatif bon ordre. Cette tactique, élaborée par Barclay de Tolly et reprise ensuite par Koutousov, s'accompagne de ce qu'on a appelé "la terre brûlée", consistant à faire le vide autour de la Grande Armée pour l'empêcher de se ravitailler. Comme l'Intendance ne suivait pas ou fort mal, sur des distances aussi considérables, cette tactique a été payante et on sait combien difficiles ont été les approvisionnements de la Grande Armée sur cette période. 
L'incendie de Moscou en a été l'illustration la plus symbolique parce qu'elle relève du même esprit de destruction. 
La consigne était donc de mettre le feu à tout ce qui pouvait brûler, chaumières paysannes, granges, écuries, habitations, chapelles, hangars, entrepôts, etc. Les ponts devaient être détruits et jusqu'aux puits et sources qui devaient être soit empoisonnés soit comblés de terre, de pierres,  etc.
Les isbas, habitations modestes des moujiks encore serfs pour la plupart, étant couvertes de chaume, il suffisait d'y lancer une torche enflammée pour embraser toute la toiture, le feu gagnant depuis le haut le reste tout en bois. Comme nous sommes en été où tout est sec, tout flambe à l'envi. 

Ce que je vous propose c'est l'essai d'effet de neige sur les restes plus ou moins calcinés de la petite isba. Parce que le retour des restes de la Grande Armée, fin octobre, novembre et décembre 1812, n'a connu que cette désolation, en jalonnant sa route d'innombrables cadavres.





Le vent a soufflé la cendre, laissant des débris incomplètement calcinés.













Vue de dessus.





Il n'y a pas besoin de légende. Les photos, comme d'habitude médiocres, ayant été prises pendant la canicule dans un garage, 
il convient de faire abstraction de l'environnement de vues parasites. Ce n'est pas terminé, loin de là. Beaucoup reste à faire, en particulier, outre le placement définitif des personnages,  l'accentuation de l'effet neige en épaisseur. 
Comme tout décor, l'habitation détruite est tronquée, avec une extrémité débordant sur le deuxième module.
Voilà pour un premier jet.  
Vous aurez un post spécial de la plaquette terminée, avec les figurines en totalité. Je crois que ça vaudra le coup d'oeil. 

That's all, Folks !
A+
Armand ..... dit track...

Joli!!!

Comme d'habitude avec Armand, les figurines et leurs mise en situation s'agrémentent d'un petit cours d'Histoire. C'est agréable et instructif.

Merci les amis!
Jean Louis, mettons qu'un peu d'Histoire aide à faire passer des photos pas fameuses.
J'aurais aimé avoir ton sentiment sur la réalisation de bois brûlé, même si c'est une critique.
A+
Armand

C'est superbe . Manque peut-etre quelques élements de mobiler , de vaiselle etc .....

très original, j'aurais mis plus de neige dans l'intérieure de la ruine, comme équivalent à l'extérieur
rien ne me choque

En lisant les récits d'anciens de la LVF, les portes étaient souvent taillés dans le mur en rondins de bois, directement à la hache, mais cela n'enlève rien à ta ruine qui est très belle

la peinture du bois est bien faite, de toute façon, le bois calciné c'est noir

track-teur a écrit:Merci les amis!
Jean Louis, mettons qu'un peu d'Histoire aide à faire passer des photos pas fameuses.
J'aurais aimé avoir ton sentiment sur la réalisation de bois brûlé, même si c'est une critique.
A+
Armand

La représentation du bois calciné partiellement recouvert de neige soufflée me paraît très réaliste.

De plus, ce type d'isba qu'on trouve dans la région de Vilnius est parfaitement réalisé.

En voici une, parfaitement conservée. Cette photo est tirée de l'excellent site http://www.wikiwand.com/en/Timeline_of_Russian_innovation:
©wikiwand.com

Merci, jeunes gens, pour ces appréciations.

Charlymic3: j'y avais pensé mais la profondeur (5 cm) est trop faible pour "meubler" cet espace, essentiellement occupé 
de débris de charpente calcinés. Par ailleurs, sur l'ordre de leurs seigneurs, les moujiks avaient emporté un maximum de leurs biens. Ils étaient encadrés par les employés des seigneurs car, serfs à 95 %, il n'était pas question de les laisser s'égayer dans la nature et profiter de ce gigantesque exode pour prendre la fuite.

la quincaille: l'épaississement de la neige est prévu, à l'intérieur comme à l'extérieur. Ce que l'on voit ici n'est qu'un premier jus. Maintenant, je vous avoue ne pas avoir grand mérite car j'ai construit cette isba avec des fragments de bois brûlés à la bougie. Je procède toujours ainsi lorsque j'ai du bois brûlé à mettre en scène. C'est simple, facile et l'effet est garanti. Monsieur de La Palice n'aurait pas mieux dit.

Jean Louis, merci pour photo. J'avais pris la peine de consulter Internet. J'y avais trouvé quelques belles photos caractéristiques
et je suis parti de ces info. D'autre part, la construction en rondins empilés, je connais. Quand j'habitais les Yvelines, j'avais
devant chez moi un abri-bus construit selon cette technique et je l'avais vu s'édifier. 

A+ amigos
Armand ..... dit track...

track-teur a écrit:Merci, jeunes gens, pour ces appréciations.

Charlymic3: j'y avais pensé mais la profondeur (5 cm) est trop faible pour "meubler" cet espace, essentiellement occupé 
de débris de charpente calcinés. Par ailleurs, sur l'ordre de leurs seigneurs, les moujiks avaient emporté un maximum de leurs biens. Ils étaient encadrés par les employés des seigneurs car, serfs à 95 %, il n'était pas question de les laisser s'égayer dans la nature et profiter de ce gigantesque exode pour prendre la fuite.


A+ amigos
Armand ..... dit track...

Cela ne serait-il pas de la mauvaise foi pour cacher un début de fainiantise ??????? 

très belle réalisation , reste plus que la neige ( qui risque de cacher la vaisselle )

Un chouette dio, toujours aussi bien 

Merci les gars!
Avis d'experts.
A+
Armand ..... dit track...

en tout cas beau décors, comme les figurines