La CV29 de Brach en résine au 1/35

Bellisimo 

+ 1 avec le sergent
et puisque la chenillette, c'est du féminin, je dirais "bellissima".
A+ Gilles
Armand  dit tack...

punaise,  ils étaient serrés comme des sardines en boîte la dedans

bravo

Un grand merci à vous tous, je suis content qu'elle vous plaise!

comment ne nous plairait elle pas......elle est magnifique.

Peint, c'est encore plus beau...

incroyable,un grand moment,t'es un grand mon gillou

Salut Gilles,
Maintenant que tu as magistralement réussi ta petite maquette, longtemps gardée sous ton coude comme tu as écrit,
peux-tu nous dire ce qui avait guidé ton choix lors de son achat.

En ce qui concerne le matériel de guerre roulant italien, blindé ou autre, chenillé ou non, ce n'est que depuis que je monte quelques
maquettes que j'ai remarqué, par les photos et les articles écrits, que ce matos, obsolète, était minable de chez minable, face aux antichars
ou blindés adverses pendant la WWII.
Cette impression est tellement ancrée chez moi que la dizaine de boîtes (anciennes) que j'ai en stock (carri, semoventi, autoblinde),
je n'envisage pas d'en faire autre chose que des épaves, si toutefois je les monte.

En voyant ta chenillette, je me pose toujours la question de l'utilité militaire d'un tel matériel. Ton avis m'intéresse.
Merci
A+
Armand

superbe comme d'habitude

Merci  à vous!

Pour répondre à track-teur : Mes prochains sujets risquent d'être pire!

Plus sérieusement, merci de ta question qui est très intéressante, parce qu'elle appelle des réponses qui sont très variées!

Par contre, excuse-moi, sur ce genre de sujet je risque d'être long!

Disons d'abord que je me fiche complètement de savoir quand j'achète une maquette si le char en question était "efficace ou pas".

D'abord parce que cette notion est vraiment très subjective : dans des contextes différents, des chars jugés médiocres ont eu objectivement des succès remarquables (le Sherman en est un excellent exemple!) quand des chars jugés excellents n'ont servi à rien stratégiquement (le Tiger par exemple!).

Un char, comme toute arme, est avant tout un outil! Ce n'est pas l'outil qui permet de réussir l'ouvrage, c'est l'habileté de l'ouvrier dit-on, pour un moyen de combat c'est aussi la stratégie qu'il sert.

De même, je ne pense pas du tout que les chars italiens étaient "minables de chez minables". En bien des occasions ils se sont illustrés en particulier en Afrique du nord face aux Anglais où les chars de Rommel n'ont pas non plus toujours été transcendants.

Simplement, relativement à l'Allemagne ou à la France, l'Italie avait une puissance économique limitée et devait faire (du fait des choix politiques délirants de Mussolini!!!) face à un développement militaire tous azimut très au-delà de ses moyens industriels (disons qu'elle ne pouvait pas construire à la fois des chars, des avions et des cuirassés!). Cela ne veut pas dire que les ingénieurs italiens étaient nuls, juste qu'ils faisaient avec ce qu'ils avaient, et ils ont inventé pas mal de trucs que les Allemands eux-même ont repris.

il faut se méfier aussi des lectures partisanes sur ces questions : en Afrique ou en Russie, les Allemands ont toujours eu tendance à rendre leurs alliés responsables des défaites liées à leurs inconséquences stratégiques... C'est toujours la faute des Italiens, des Roumains, des Hongrois ou des Grecs, jamais des super-soldats de la Whermacht, ni de leurs chefs géniaux c'est bien connu... Même à Stalingrad!
Et beaucoup d'auteurs anglo-saxons leur ont emboité le pas pour des raisons souvent... Ambigües...

Il y a pas pal de racisme qui traîne dans beaucoup d'ouvrages, pas seulement allemands, au fond!

Je me fiche ensuite de la soi disant efficacité d'un char parce que je m'intéresse particulièrement à son intérêt historique ou technique.

Si j'ai acheté la CV29, c'est parce qu'elle est italienne, mais aussi parce que les chenillettes Carden LLoyd dont elle est la copie conforme sont passionnantes! Elles représentent parfaitement une idée technique qui a joué un grand rôle dans l'entre deux guerres : comment motoriser massivement une armée quand les budgets sont limités!

Un char pour le prix d'une moto!

Cette période des Années 20/30 est une époque de recherches et d'imagination intenses où l'on cherche à définir des concepts nouveaux. Certains réussissent d'autres non, mais ils sont toujours intéressants.

Et au passage, ces chenillettes ont été les premières à utiliser la chenille à pas court qui a été une vraie révolution technique, reprise par tous les pays ensuite, parce qu'elle autorisait des vitesses réelles jamais atteintes jusque-là pour des engins chenillés. Les PanzerI, II, III, IV etc sont tous chaussés de dérivés de cette invention!

Enfin quand je monte une maquette, j'ai toujours fondamentalement  en tête les hommes qui ont servi ces engins improbables et qui ont dû combattre, parfois se distinguer, souvent mourir aux commandes de véhicules désuets, mal conçus ou trop fragiles qu'ils ont pourtant conduit au combat parce qu'ils jugeaient que c'était leur devoir de combattants.

Je sais que c'est un peu grandiloquent, mais c'est vrai. J'ai une tendresse particulière pour ces engins un peu mal foutus des débuts de l'arme blindée qui étaient l'origine de quelque chose de nouveau.

De même ai-je un amour immodéré pour les camions blindés improvisés dans des ateliers de village par les milices républicaines de la guerre d'Espagne en référence à qui j'ai choisi mon pseudo.

Pour tout dire je les trouve très beaux ces engins minables!

Mais, soyons franc, j'ai aussi toujours préféré aussi les petites Fiat aux Ferrari parce qu'elle ont fait rêver et changé la vie de millions de braves gens, employés, d'ouvriers, de paysans en Europe, alors que les autres n'ont jamais servi à rien. J'suis comme ça et trop vieux pour changer!

Voilà, j'espère avoir répondu à ta question sans avoir été trop barbant!
Mais si tu veux parler technique à propos des chars italiens, je serais heureux de t'en donner une meilleure image!

Bonsoir Gilles,
Merci pour ta réponse très développée et très instructive pour moi, en particulier sous son aspect technique.

Je savais que, du fait de la faiblesse de son économie industrielle, l'Italie n'était pas en mesure de se lancer dans la WWII, surtout dans le cadre du Pacte d'Acier.
Elle a payé cher la folie de l'idéologie de son régime politique d'alors.
Je savais aussi que quelques années d'idéologie nazie avaient suffi à inculquer aux Allemands l'idée selon laquelle tout ce qui n'était pas allemand ou nordique
devait être considéré comme de race inférieure, prétexte commode pour se défausser sur ceux-ci de leurs échecs ou de leurs insuffisances. En plus d'un exemple,
les hommes des nationalités que tu cites leur ont servi de chair à canon ou de bouclier. Cela, je le savais aussi.

En revanche, ce que je ne savais pas, ce sont les inventions, techniques ou concepts italiens d'entre les deux guerres qui m'amènent à réviser mon jugement sur 
certains aspects de l'armement de ce pays. Mes lectures, forcément parcellaires, sont généralement issues des historiens anglo-saxons - surtout pour la WWII du front d'Afrique du Nord - dont l'objectivité m'apparaît de plus en plus douteuse. Du coup, j'approuve tout à fait ce jugement qui dit que "ce sont les vainqueurs qui écrivent l'Histoire".
Et, précisément, mon opinion a probablement été influencée par les conclusions généralement admises qui découlent de ces historiens : le fusil italien Mannlicher-Carcano, de conception fin XIXe, datait de 1897, était sous-calibré et considéré comme la pire arme de la panoplie des belligérants; les chars, des "boîtes à sardines" au blindage ridiculement mince, les avions au plafond trop bas et au rayon d'action plus que limité, etc., etc., ... Il semble qu'on soit quelquefois un peu moins sévère  à propos des semoventi   ou de l'autoblinda. C'est vrai que, comme avec les chars français de prise, l'occupant allemand a fait feu de tout bois en utilisant tous les matériels italiens disponibles. En ce qui concerne la Marine, comme la France, un effort particulier avait été fait pour la construction d'unités navales modernes et performantes. J'admets que, politiquement, cette Marine neuve  était un peu la vitrine du régime mais elle ne pouvait être constituée que de navires de frime. Et, comme tu le dis très bien, avec une industrie très limitée, des matières premières et de l'énergie inexistantes, on ne peut pas tout faire.

A ce propos d'armes légères, quel a été le rôle, durant la WWII, de la firme Beretta pourtant pluriséculaire mais dont on parle peu ou pas?. 

Par ta réponse, tu as très bien recadré ma façon de voir cette question et je t'en remercie vivement à nouveau. Je vais voir mes innocentes maquettes d'un autre œil et, pour leur montage, je saurai à qui m'adresser.
Encore merci, Gilles et à +.
Armand

Merci Gilles de cette réponse instructive donnée aux pertinentes questions d'Armand.

J'ai moi-aussi une question à te poser: pourquoi ce n'est pas la faute des Grecs ?

Merci à vous d'avoir eu la patience de me lire!

Pour Armand, mon intention n'était pas de te "recadrer"!
Chacun a sa façon de voir ce loisir et je te donne juste la mienne qui n'est certes pas la seule. Pour les analyses historiques, il est vrai que le mépris qui traîne parfois dans les publication spécialisées sur les "petits pays" me fait sortir de ma réserve, c'est quand même bizarre de voir comment certains auteurs paraissent penser qu'il y a des "petits morts" et des grands morts. C'est peut être d'avoir passé douze ans au Moyen Orient qui m'a fait percevoir ce décalage autrement...

Pour la Grèce, c'est juste un petit dérapage ironique dans la même idée, j'ai entendu tellement de propos méprisants sur les Grecs et la Grèce ces derniers mois que cela m'a hérissé le poil, j'avoue que cela n'avait pas sa place sur ce forum. Toutes mes excuses.
A+
Gilles(lostiznaos)

Je t'en prie Gilles, prends le mot "recadrer" dans le sens positif,
ce qui signifie que non seulement je accepte volontiers ton analyse mais que j'en tire profit.
Je suis dans la position de quelqu'un qui ne s'est pas fait taper sur les doigts mais qui ouvre les yeux différemment,
et je t'en remercie.
A+
Armand

Merci!
Je ne voulais pas de doute...
J'ai été prof 25 ans avant de devenir maçon... Il m'en reste parfois quelque chose!

fgeiu a écrit:Merci Gilles de cette réponse instructive donnée aux pertinentes questions d'Armand.

J'ai moi-aussi une question à te poser: pourquoi ce n'est pas la faute des Grecs ?

Et moi c'était une remarque humoristique. Y'a un p'tit smiley !!!

Oups!!!